LES OUVRIERS DE CONTINENTAL À LA SORBONNE !
Pour la première fois depuis 1986, des ouvriers prennent la parole
dans une université de la Sorbonne
MERCREDI 4 NOVEMBRE
18 HEURES PÉTANTES
UNIVERSITÉ PARIS 1
CENTRE TOLBIAC
90 rue de Tolbiac - Paris 13e
métro Olympiades
AMPHITHÉÂTRE J
Organisé par le collectif « Dynamique Unitaire à la Gauche
Anticapitaliste », réunissant des militants du PCF, du PG, du NPA, de
Marx-Unit, et d'autres !
Des ouvriers de Continental sacrifiés sur l'autel des profits
Des universités soumises à la loi du marché
Deux luttes, une même logique
mardi 3 novembre 2009
dimanche 4 octobre 2009
mercredi 16 septembre 2009
Sortie de la nouvelle revue "Marxistes"
vendredi 4 septembre 2009
vendredi 28 août 2009
Pourquoi il faut se battre contre l'islamophobie
Les Marxistes Unitaires viennent de sortir un quatre-pages sur l'islamophobie, que vous trouverez ici. (en PDf et en couleur : soyez patients!)
Voici un court extrait
L’institutionnalisation du racisme islamophobe a pour but politique de donner une légitimité aux guerres impérialistes dites «anti-terroristes », à l’échelle mondiale. Ainsi, c’est au nom du combat contre des « obscurantistes musulmans » que les guerres d’Irak, d’Afghanistan ont été déclarées.
La France, faut-il le rappeler, maintient des troupes en Afghanistan et vient de rejoindre le commandement militaire de l’OTAN. Son opposition diplomatique à la guerre en Irak ne l’a pas empêché de collaborer militairement avec les forces alliées et de garder de bonnes relations avec les envahisseurs.
Le refus de soutien à la résistance palestinienne se donne comme prétexte le refus de l’islamisme. Les partis palestiniens qui se battent contre l’occupation sioniste sont dénoncés dans les médias occidentaux pour leur « fanatisme » religieux. La stratégie est grossière : en s’appuyant sur les clichés islamophobes, on prétend refuser le terrorisme musulman, et l’on soutient le terrorisme d’Etat sioniste.
N'hésitez pas à le faire circuler.
mardi 14 juillet 2009
Réunions de Marxistes Unitaires
Les réunions de Marxistes Unitaires vont continuer pendant l'été, et quelques uns d'entre nous serons présents à l'Université d'été du Nouveau Parti Anticapitaliste.
samedi 30 mai 2009
vendredi 29 mai 2009
Elections Européenne le 7 juin
Élections européennes 7 juin 2009 :
Voter anticapitaliste, agir dans l’unité
Depuis 2005, et la campagne victorieuse contre la constitution européenne, des aspirations unitaires sont nées à la gauche du PS. Si le "non" l'a emporté, c'est en bonne part parce que la gauche antilibérale s’était fédérée face à la mise en concurrence des salariés, au démantèlement des services publiques et des droits sociaux, à la stigmatisation des étrangers que cette Europe met en oeuvre.
L'aspiration à l'unité portée par tant de militants anticapitalistes lors des présidentielles a ensuite été mise en échec. Ces derniers mois, l'unité dans les luttes - soutenue par les trois quarts de la population - et la soif d'une vraie alternative à gauche face aux ravages de la crise auraient dû faire naître une liste unitaire de la gauche radicale pour les élections européennes de juin. Pourquoi les directions des partis politiques ne l'ont-elle pas souhaitée ? Les raisons invoquées sont-elles fondées ? Et si on pense l'unité nécessaire, comment y contribuer ?
La soif d’unité est grande
Un front unique électoral, composé du PCF, du Parti de Gauche (PG), du Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA), et des autres forces altermondialistes aurait clairement permis d'élever la confiance de classe. L'arme la plus puissante des classes dominantes contre nous est la division. C'est pourquoi, dans nos quartiers, dans les luttes et aux élections - qui ne sont pour
nous qu'un porte-voix, nous devons nous unir.
Un bon score aurait permis de crédibiliser davantage l'anticapitalisme. Une campagne unitaire aurait entraîné de nouvelles forces dans la bataille politique. Quoique laborieuse, elle aurait y compris permis aux révolutionnaires d’argumenter auprès de militants proches dans les luttes quotidiennes. Nous aurions pu ainsi construire une bipolarité dans la gauche, contre des partis socio-libéraux qui ont édifié l'Europe libérale avec la droite.
Le PG et le PCF ont proposé de rassembler autour du "Front de Gauche" tous les partis à la gauche du PS, écoutant ainsi les demandes d'unité réitérées par leurs militants et sympathisants. Le NPA s'est simultanément construit sur la volonté de fédérer un maximum de militants de tous horizons, au détriment d'ailleurs d'une identité clairement révolutionnaire.
Pourquoi l’unité n’a pas eu lieu ?
Les directions du NPA et du PCF ont respectivement et à leur hauteur une responsabilité dans l’absence d’unité. Lors du congrès fondateur du NPA, une résolution adoptée à une large majorité affirmait "la volonté de rassembler tous les anticapitalistes"... Quelques jours plus tard, son premier Conseil Politique National décide de ne pas y donner suite. Il a en premier lieu considéré impossible de s'allier avec un PCF qui, attaché à ses élus, continuera aux élections régionales suivantes à faire cause commune avec le PS.
Il donne deux arguments :
– “ L'unité doit porter un projet anticapitaliste au contenu précis ” ; en l'espèce, la mise en avant de la question du nucléaire, bien que juste, représente-elle un motif de rupture pertinent ?
–
– L'unité ne doit pas être “ un cartel électoral sans lendemain ”. Cet argument n'a jamais été utilisé auparavant lors d'innombrables alliances électorales faites par la LCR. Cela sent l'argument de circonstance. D'autre part, notons que les Alternatifs, avec qui le NPA espérait s'allier, ont aussi cogéré des exécutifs municipaux avec le PS, comme à Nantes.
Cet apparent souci de fermeté, pour l'instant plébiscité par les nouveaux militants du NPA, ne pouvait que rendre l'alliance impossible. La direction du NPA espère qu'avec ce positionnement, il atteindra un bon score électoral qui aidera à construire le parti. C'est probable, mais il y avait une autre voie, plus utile pour la lutte de classe.
De son côté la direction du PCF si elle se présente comme unitaire, c’est avant tout dirigé contre le NPA. Depuis l’appel à la constitution du Front de Gauche, la Fédération (qui regroupe des militants individuels ainsi que des organisations et associations comme les Alternatifs, Alternative Démocratie Socialisme, la Coordination Nationale des Collectifs Unitaires antilibéraux, les Communistes Unitaires, les alterekolos, Ecologie Solidaire et le Mouvement Utopia) a répondu positivement mais s’est vu opposer un refus catégorique du PCF. En effet la direction buffetiste a refusé en particulier la présence des Communistes Unitaires au PCF par crainte du développement d’une opposition à sa politique sur sa gauche. La Fédération a tenté à plusieurs reprises des discussions pour rejoindre le Front de Gauche et si le PG n’y était pas opposé, le PCF à coupé court à ces tentatives.
La concurrence électorale tue la fraternité du débat
Des débats fermes mais fraternels au cours d'une campagne commune auraient permis de tirer devant un public beaucoup plus large le bilan des participations du PCF à la gestion des régions avec le PS : elles ne servent pas les intérêts de notre classe. La question doit être expliquée politiquement, plutôt qu'être lancée comme un anathème entre militants. Le PCF aurait davantage payé son très probable ralliement au PS dans le cadre d’un front électoral commun. Le PG de Mélanchon est dans une situation un peu plus incertaine ; il n'a scissionné du PS que récemment. Même si ses dirigeants sont ouvertement réformistes et qu'ils envisagent de changer le système depuis les institutions existantes, ses militants, notamment les nouveaux, auront plus de difficulté à s'allier avec le PS.
Les luttes et les débats doivent être au centre de la stratégie des anticapitalistes. S’il est assurément plus confortable de rester entre mêmes sensibilités que de prendre les risques d'une campagne unitaire, ce n'est pas à la hauteur des enjeux. Même si à moyen terme, une alliance vraiment durable est difficilement possible, car lors d'une crise sociale majeure, la direction du PCF ne fera jamais les mêmes choix que les révolutionnaires, l'enjeu est de préparer une force pour renforcer la combativité et élever la conscience politique.
Une lecture de classe du vote : des aspirations convergentes
Le Front de gauche et le NPA, en s'opposant à Sarkozy, à l'Europe capitaliste et au traité de Lisbonne, sont sur des créneaux très proches. Notre lecture de ce vote doit être une lecture de classe. Malgré la participation de Mélanchon ou Buffet à un gouvernement avec le PS, et l'inscription dans une longue tradition de gestion du capitalisme, ceux qui voteront pour cette liste le feront pour défendre radicalement les droits sociaux. Dans le tract du Front de Gauche distribué dans les cortèges le 19 Mars, M.-G. Buffet déclare : “ La seule issue à la crise c'est l'appropriation sociale des marchés et la prise de pouvoir des salariés dans les entreprises ! ”. Pour mesurer le degré de résistance des travailleurs, il est pertinent d'additionner les votes pour ces deux listes. Ce regard global ne doit pas pour autant gommer une divergence fondamentale sur les moyens d'arriver au même but.
Le socialisme par les urnes ou par les luttes ?
Le NPA se construit sur une base anti-institutionnelle : l'assurance de ne jamais se compromettre avec le PS pour participer à des exécutifs. Il y a une grande différence entre présenter des militants pour porter les revendications des mouvements dans les instances et le fait de devoir assumer une solidarité de gestion avec le PS. Même s'il est possible d'obtenir quelques nouveaux droits (par exemple, les élus alliés au PCF au conseil régional d'Île-de-France ont obtenu la carte de transport gratuite pour les chômeurs), dans le même conseil, l'adjoint PCF chargé de l'économie avait voté la subvention à Danone qui venait de licencier les ouvriers de LU. A contrario, les élus que la LCR avait obtenu à Clermont-Ferrand en réalisant une fusion technique de sa liste avec celle du PS au second tour, s'intégraient dans un accord PS-LCR clair : aucune discipline commune de vote. L'invasion du conseil municipal par les manifestants a même été organisée lors d'un débat sur l'implantation d'un incinérateur. Dans cette campagne, le Front de gauche défend la nécessité de contrôler la production, sans aborder le problème de la mainmise de la bureaucratie étatique. Plus grave, ils entretiennent l'illusion que le vote est “ une chance exceptionnelle (...) d'exercer le pouvoir qui leur est partout refusé. ”
Le pouvoir collectif des travailleurs est la finalité autant que le moyen de réaliser le socialisme. Sur ce point, le NPA, qui organise par exemple dans le sud-ouest des manifestations régionales pour donner des suites aux journées d'actions nationales, est absolument clair. L'élection n'est qu'une occasion éphémère d'exprimer notre résistance permanente. Mais si cette divergence est à prendre en compte, elle ne justifie pas la division.
Clarifier et agir pour l’unité
Nous souhaitons que les élections européennes soient l'occasion d’un immense référendum contre Sarkozy, l'Europe capitaliste et tous les responsables de la crise. Seul le combat contre le capitalisme permettra de les renverser définitivement. Comme le PS reste un obstacle à dépasser et que la progression de l'anticapitalisme ne peut se baser uniquement sur l'auto-construction des organisations respectives, il faut maintenir le cap de l'unité.
Nous appelons donc à voter et à faire campagne pour le NPA car il entretient une saine distance par rapport au PS et que sa pratique est anti-électoraliste. Mais nous comprenons parfaitement ceux pour qui l'unité des anticapitalistes et des antilibéraux prime, et qui se battent dans le Front de Gauche. Nous lirons les votes pour ces deux listes comme l'expression convergente de la volonté de la classe à changer la société.
En terme militant, si nous appelons en priorité à rejoindre le NPA, et à participer à la construction d'une sensibilité unitaire en son sein, Marxistes Unitaires est une association qui rassemble des membres de tous les partis de la gauche anticapitaliste et antilibérale. En entretenant la fraternité durant la campagne, en prenant malgré les divisions électorales des initiatives communes dans la lutte de classe et en préparant mieux les prochains épisodes politiques, nous contribuerons à construire encore l'unité.
Nassima Rabhi et Daniel Lartichaux
Voter anticapitaliste, agir dans l’unité
Depuis 2005, et la campagne victorieuse contre la constitution européenne, des aspirations unitaires sont nées à la gauche du PS. Si le "non" l'a emporté, c'est en bonne part parce que la gauche antilibérale s’était fédérée face à la mise en concurrence des salariés, au démantèlement des services publiques et des droits sociaux, à la stigmatisation des étrangers que cette Europe met en oeuvre.
L'aspiration à l'unité portée par tant de militants anticapitalistes lors des présidentielles a ensuite été mise en échec. Ces derniers mois, l'unité dans les luttes - soutenue par les trois quarts de la population - et la soif d'une vraie alternative à gauche face aux ravages de la crise auraient dû faire naître une liste unitaire de la gauche radicale pour les élections européennes de juin. Pourquoi les directions des partis politiques ne l'ont-elle pas souhaitée ? Les raisons invoquées sont-elles fondées ? Et si on pense l'unité nécessaire, comment y contribuer ?
La soif d’unité est grande
Un front unique électoral, composé du PCF, du Parti de Gauche (PG), du Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA), et des autres forces altermondialistes aurait clairement permis d'élever la confiance de classe. L'arme la plus puissante des classes dominantes contre nous est la division. C'est pourquoi, dans nos quartiers, dans les luttes et aux élections - qui ne sont pour
nous qu'un porte-voix, nous devons nous unir.
Un bon score aurait permis de crédibiliser davantage l'anticapitalisme. Une campagne unitaire aurait entraîné de nouvelles forces dans la bataille politique. Quoique laborieuse, elle aurait y compris permis aux révolutionnaires d’argumenter auprès de militants proches dans les luttes quotidiennes. Nous aurions pu ainsi construire une bipolarité dans la gauche, contre des partis socio-libéraux qui ont édifié l'Europe libérale avec la droite.
Le PG et le PCF ont proposé de rassembler autour du "Front de Gauche" tous les partis à la gauche du PS, écoutant ainsi les demandes d'unité réitérées par leurs militants et sympathisants. Le NPA s'est simultanément construit sur la volonté de fédérer un maximum de militants de tous horizons, au détriment d'ailleurs d'une identité clairement révolutionnaire.
Pourquoi l’unité n’a pas eu lieu ?
Les directions du NPA et du PCF ont respectivement et à leur hauteur une responsabilité dans l’absence d’unité. Lors du congrès fondateur du NPA, une résolution adoptée à une large majorité affirmait "la volonté de rassembler tous les anticapitalistes"... Quelques jours plus tard, son premier Conseil Politique National décide de ne pas y donner suite. Il a en premier lieu considéré impossible de s'allier avec un PCF qui, attaché à ses élus, continuera aux élections régionales suivantes à faire cause commune avec le PS.
Il donne deux arguments :
– “ L'unité doit porter un projet anticapitaliste au contenu précis ” ; en l'espèce, la mise en avant de la question du nucléaire, bien que juste, représente-elle un motif de rupture pertinent ?
–
– L'unité ne doit pas être “ un cartel électoral sans lendemain ”. Cet argument n'a jamais été utilisé auparavant lors d'innombrables alliances électorales faites par la LCR. Cela sent l'argument de circonstance. D'autre part, notons que les Alternatifs, avec qui le NPA espérait s'allier, ont aussi cogéré des exécutifs municipaux avec le PS, comme à Nantes.
Cet apparent souci de fermeté, pour l'instant plébiscité par les nouveaux militants du NPA, ne pouvait que rendre l'alliance impossible. La direction du NPA espère qu'avec ce positionnement, il atteindra un bon score électoral qui aidera à construire le parti. C'est probable, mais il y avait une autre voie, plus utile pour la lutte de classe.
De son côté la direction du PCF si elle se présente comme unitaire, c’est avant tout dirigé contre le NPA. Depuis l’appel à la constitution du Front de Gauche, la Fédération (qui regroupe des militants individuels ainsi que des organisations et associations comme les Alternatifs, Alternative Démocratie Socialisme, la Coordination Nationale des Collectifs Unitaires antilibéraux, les Communistes Unitaires, les alterekolos, Ecologie Solidaire et le Mouvement Utopia) a répondu positivement mais s’est vu opposer un refus catégorique du PCF. En effet la direction buffetiste a refusé en particulier la présence des Communistes Unitaires au PCF par crainte du développement d’une opposition à sa politique sur sa gauche. La Fédération a tenté à plusieurs reprises des discussions pour rejoindre le Front de Gauche et si le PG n’y était pas opposé, le PCF à coupé court à ces tentatives.
La concurrence électorale tue la fraternité du débat
Des débats fermes mais fraternels au cours d'une campagne commune auraient permis de tirer devant un public beaucoup plus large le bilan des participations du PCF à la gestion des régions avec le PS : elles ne servent pas les intérêts de notre classe. La question doit être expliquée politiquement, plutôt qu'être lancée comme un anathème entre militants. Le PCF aurait davantage payé son très probable ralliement au PS dans le cadre d’un front électoral commun. Le PG de Mélanchon est dans une situation un peu plus incertaine ; il n'a scissionné du PS que récemment. Même si ses dirigeants sont ouvertement réformistes et qu'ils envisagent de changer le système depuis les institutions existantes, ses militants, notamment les nouveaux, auront plus de difficulté à s'allier avec le PS.
Les luttes et les débats doivent être au centre de la stratégie des anticapitalistes. S’il est assurément plus confortable de rester entre mêmes sensibilités que de prendre les risques d'une campagne unitaire, ce n'est pas à la hauteur des enjeux. Même si à moyen terme, une alliance vraiment durable est difficilement possible, car lors d'une crise sociale majeure, la direction du PCF ne fera jamais les mêmes choix que les révolutionnaires, l'enjeu est de préparer une force pour renforcer la combativité et élever la conscience politique.
Une lecture de classe du vote : des aspirations convergentes
Le Front de gauche et le NPA, en s'opposant à Sarkozy, à l'Europe capitaliste et au traité de Lisbonne, sont sur des créneaux très proches. Notre lecture de ce vote doit être une lecture de classe. Malgré la participation de Mélanchon ou Buffet à un gouvernement avec le PS, et l'inscription dans une longue tradition de gestion du capitalisme, ceux qui voteront pour cette liste le feront pour défendre radicalement les droits sociaux. Dans le tract du Front de Gauche distribué dans les cortèges le 19 Mars, M.-G. Buffet déclare : “ La seule issue à la crise c'est l'appropriation sociale des marchés et la prise de pouvoir des salariés dans les entreprises ! ”. Pour mesurer le degré de résistance des travailleurs, il est pertinent d'additionner les votes pour ces deux listes. Ce regard global ne doit pas pour autant gommer une divergence fondamentale sur les moyens d'arriver au même but.
Le socialisme par les urnes ou par les luttes ?
Le NPA se construit sur une base anti-institutionnelle : l'assurance de ne jamais se compromettre avec le PS pour participer à des exécutifs. Il y a une grande différence entre présenter des militants pour porter les revendications des mouvements dans les instances et le fait de devoir assumer une solidarité de gestion avec le PS. Même s'il est possible d'obtenir quelques nouveaux droits (par exemple, les élus alliés au PCF au conseil régional d'Île-de-France ont obtenu la carte de transport gratuite pour les chômeurs), dans le même conseil, l'adjoint PCF chargé de l'économie avait voté la subvention à Danone qui venait de licencier les ouvriers de LU. A contrario, les élus que la LCR avait obtenu à Clermont-Ferrand en réalisant une fusion technique de sa liste avec celle du PS au second tour, s'intégraient dans un accord PS-LCR clair : aucune discipline commune de vote. L'invasion du conseil municipal par les manifestants a même été organisée lors d'un débat sur l'implantation d'un incinérateur. Dans cette campagne, le Front de gauche défend la nécessité de contrôler la production, sans aborder le problème de la mainmise de la bureaucratie étatique. Plus grave, ils entretiennent l'illusion que le vote est “ une chance exceptionnelle (...) d'exercer le pouvoir qui leur est partout refusé. ”
Le pouvoir collectif des travailleurs est la finalité autant que le moyen de réaliser le socialisme. Sur ce point, le NPA, qui organise par exemple dans le sud-ouest des manifestations régionales pour donner des suites aux journées d'actions nationales, est absolument clair. L'élection n'est qu'une occasion éphémère d'exprimer notre résistance permanente. Mais si cette divergence est à prendre en compte, elle ne justifie pas la division.
Clarifier et agir pour l’unité
Nous souhaitons que les élections européennes soient l'occasion d’un immense référendum contre Sarkozy, l'Europe capitaliste et tous les responsables de la crise. Seul le combat contre le capitalisme permettra de les renverser définitivement. Comme le PS reste un obstacle à dépasser et que la progression de l'anticapitalisme ne peut se baser uniquement sur l'auto-construction des organisations respectives, il faut maintenir le cap de l'unité.
Nous appelons donc à voter et à faire campagne pour le NPA car il entretient une saine distance par rapport au PS et que sa pratique est anti-électoraliste. Mais nous comprenons parfaitement ceux pour qui l'unité des anticapitalistes et des antilibéraux prime, et qui se battent dans le Front de Gauche. Nous lirons les votes pour ces deux listes comme l'expression convergente de la volonté de la classe à changer la société.
En terme militant, si nous appelons en priorité à rejoindre le NPA, et à participer à la construction d'une sensibilité unitaire en son sein, Marxistes Unitaires est une association qui rassemble des membres de tous les partis de la gauche anticapitaliste et antilibérale. En entretenant la fraternité durant la campagne, en prenant malgré les divisions électorales des initiatives communes dans la lutte de classe et en préparant mieux les prochains épisodes politiques, nous contribuerons à construire encore l'unité.
Nassima Rabhi et Daniel Lartichaux
jeudi 28 mai 2009
Le journal "Anticapitaliste"
Le numéro 8 est en vente!
Le numéro 7 est disponible en ligne - cliquez sur le lien dans la colonne de gauche.
Le numéro 7 est disponible en ligne - cliquez sur le lien dans la colonne de gauche.
jeudi 7 mai 2009
Réunions de Marxistes Unitaires
Tous les mercredis à 17h, salle B1204, à Tolbiac. Entrée libre.
Mercredi 6 mai
Combattre l’extrême droite en France, Laurent Bauer
Mercredi 13 mai
Partis et syndicats : rôles et natures, Jérémy Guiorguieff
Mercredi 20 mai
Violence et révolution, Thibault Leroy
Mercredi 27 mai
Quelle Europe voulons-nous ?, Adrien Nicolas
Mercredi 3 juin
Capitalisme et Ecologie, Otman Fekar
Mercredi 10 juin
Economie marxiste : Le travail, Benjamin Lormet
Tous les mercredis à 17h, salle B1204, à Tolbiac. Entrée libre.
Mercredi 6 mai
Combattre l’extrême droite en France, Laurent Bauer
Mercredi 13 mai
Partis et syndicats : rôles et natures, Jérémy Guiorguieff
Mercredi 20 mai
Violence et révolution, Thibault Leroy
Mercredi 27 mai
Quelle Europe voulons-nous ?, Adrien Nicolas
Mercredi 3 juin
Capitalisme et Ecologie, Otman Fekar
Mercredi 10 juin
Economie marxiste : Le travail, Benjamin Lormet
mardi 5 mai 2009
samedi 18 avril 2009
Journées Marxistes à Paris
Crise du capitalisme et Révolution
Quelles perspectives pour les anticapitaliste ?
Les Journées Marxistes 2009
Deux jours de débats et de formations pour les anticapitalistes
Le week-end des 25 et 26 avril 2009
Au Restaurant des Vins, 3 rue Saint Sauveur 75002 Paris Métro Réaumur Sebastopol (lignes 3 et 4)
« Nous ne paierons pas votre crise ! » Ce slogan est en train de faire le tour de la planète, alors que les effets de la crise se font cruellement sentir pour des millions de salariés.
Le débat autour de l'analyse de la crise n'est pas une seule affaire d'universitaires ou de spécialistes. Comprendre la nature du système économique et les mécanismes qui mènent à la crise permet de se demander s'il est possible ou non de réformer le capitalisme aujourd'hui.
Si l'Association Marxistes Unitaires organise les journées Marxistes, c'est pour aborder l'actualité du marxisme comme réponse à la crise du capitalisme. Quelle société voulons-nous? Et comment faire pour y parvenir ? seront autant de thèmes abordés lors de ces journées.
Lors de ces deux jours de débats sera assuré une garde d'enfant* (au 1er étage), pour permettre à toutes et tous de pouvoir assister au débat(au RDC). Pour cela et pour nous permettre de louer la salle, nous demandons une participation de 2€ pour les lycéens, étudiants, chômeurs, Rmistes et de 3€ pour les salariés.
*Merci de prévenir à l'avance pour assurer un nombre de baby-sitter suffisant. Contact en fin de mail.
Le Programme des Journées
Samedi 25 Avril
10h30
Accueil des participants
11h-13h
La Révolution Russe de 1917 : Lorsque les travailleurs s'emparèrent du pouvoir
Débat introduit par Laurent Bauer
13h-14h
Pause repas (bouffe collective)
14h-16h
Construire le mouvement antiguerre en France après le contre sommet de Strasbourg
Débat introduit par Daniel Lartichaux
16h30-18h30
Marxisme et oppression des femmes
Débat introduit par Catherine Curran
19h-21h
Les Révolutionnaires face à la crise du capitalisme
Débat introduit par Benjamin Lormet
Dimanche 26 Avril
11h-13h
Anarchisme : une critique marxiste
Débat introduit par Adrien Nicolas
13h-14h
Pause repas (bouffe collective)
14h-16h
Quelle société voulons-nous ?
Débat introduit par Marie Geaugey
16h30-18h30
Les révolutionnaires dans le mouvement anticapitaliste
Débat introduit par Otman Fekar
Pour plus d'informations, pour prendre votre place à l'avance
Contact : 06.23.50.82.72
Quelles perspectives pour les anticapitaliste ?
Les Journées Marxistes 2009
Deux jours de débats et de formations pour les anticapitalistes
Le week-end des 25 et 26 avril 2009
Au Restaurant des Vins, 3 rue Saint Sauveur 75002 Paris Métro Réaumur Sebastopol (lignes 3 et 4)
« Nous ne paierons pas votre crise ! » Ce slogan est en train de faire le tour de la planète, alors que les effets de la crise se font cruellement sentir pour des millions de salariés.
Le débat autour de l'analyse de la crise n'est pas une seule affaire d'universitaires ou de spécialistes. Comprendre la nature du système économique et les mécanismes qui mènent à la crise permet de se demander s'il est possible ou non de réformer le capitalisme aujourd'hui.
Si l'Association Marxistes Unitaires organise les journées Marxistes, c'est pour aborder l'actualité du marxisme comme réponse à la crise du capitalisme. Quelle société voulons-nous? Et comment faire pour y parvenir ? seront autant de thèmes abordés lors de ces journées.
Lors de ces deux jours de débats sera assuré une garde d'enfant* (au 1er étage), pour permettre à toutes et tous de pouvoir assister au débat(au RDC). Pour cela et pour nous permettre de louer la salle, nous demandons une participation de 2€ pour les lycéens, étudiants, chômeurs, Rmistes et de 3€ pour les salariés.
*Merci de prévenir à l'avance pour assurer un nombre de baby-sitter suffisant. Contact en fin de mail.
Le Programme des Journées
Samedi 25 Avril
10h30
Accueil des participants
11h-13h
La Révolution Russe de 1917 : Lorsque les travailleurs s'emparèrent du pouvoir
Débat introduit par Laurent Bauer
13h-14h
Pause repas (bouffe collective)
14h-16h
Construire le mouvement antiguerre en France après le contre sommet de Strasbourg
Débat introduit par Daniel Lartichaux
16h30-18h30
Marxisme et oppression des femmes
Débat introduit par Catherine Curran
19h-21h
Les Révolutionnaires face à la crise du capitalisme
Débat introduit par Benjamin Lormet
Dimanche 26 Avril
11h-13h
Anarchisme : une critique marxiste
Débat introduit par Adrien Nicolas
13h-14h
Pause repas (bouffe collective)
14h-16h
Quelle société voulons-nous ?
Débat introduit par Marie Geaugey
16h30-18h30
Les révolutionnaires dans le mouvement anticapitaliste
Débat introduit par Otman Fekar
Pour plus d'informations, pour prendre votre place à l'avance
Contact : 06.23.50.82.72
dimanche 8 mars 2009
Venez aux réunions des Marxistes Unitaires !
Tous les mercredis à 17h, salle B1204, à Tolbiac
Mercredi 4 mars
Grève générale en Guadeloupe, Marie Geaugey
Mercredi 11 mars
La révolution cubaine est-elle socialiste ?, John Mullen
Mercredi 18 mars
La Grève générale et la révolution, Benjamin Lormet
Mercredi 25 mars
Avons-nous besoin d’un parti révolutionnaire ?, Adrien Nicolas
Mercredi 1er avril
Capitalisme et Guerres, Otman Fekar
Mercredi 4 mars
Grève générale en Guadeloupe, Marie Geaugey
Mercredi 11 mars
La révolution cubaine est-elle socialiste ?, John Mullen
Mercredi 18 mars
La Grève générale et la révolution, Benjamin Lormet
Mercredi 25 mars
Avons-nous besoin d’un parti révolutionnaire ?, Adrien Nicolas
Mercredi 1er avril
Capitalisme et Guerres, Otman Fekar
samedi 7 mars 2009
Le N° 7 du journal anticapitaliste est sorti!
lundi 9 février 2009
Des militants du NPA parlent
Le poireau ROUGE pour RESISTER à SARKOZY: Des militants du NPA parlent
Nous avons interviewé pour le journal Anticapitaliste un groupe de militants du NPA dans le Sud Ouest de la France. Dans le journal papier, il n'y avait que l'espace pour quelques extraits. Cliquez sur le lien ci-dessus pour lire les interviews en entier.
Nous avons interviewé pour le journal Anticapitaliste un groupe de militants du NPA dans le Sud Ouest de la France. Dans le journal papier, il n'y avait que l'espace pour quelques extraits. Cliquez sur le lien ci-dessus pour lire les interviews en entier.
vendredi 30 janvier 2009
Le numéro 6 du journal Anticapitaliste est sorti!
Vous pouvez voir sa première page ici
Vous pouvez l'acheter auprès de nos militants à 1 euro.
Si vous ne le trouvez pas, laissez un commentaire sur le blog et nous vous contacterons.
Vous pouvez l'acheter auprès de nos militants à 1 euro.
Si vous ne le trouvez pas, laissez un commentaire sur le blog et nous vous contacterons.
mercredi 28 janvier 2009
Le numéro 5 de "Anticapitaliste" est en ligne!
Nous venons de mettre en ligne (voir dans la colonne de gauche) le numéro 5 du journal "Anticapitaliste". C'est en format PDF, donc un peu long à télécharger, mais vous y trouverez beaucoup d'articles, des armes pour la lutte.
Dont
- De nombreux interviews et articles sur les luttes : contre la privatisation de la Poste, pour la régularisation des sans papiers, contre la casse des universités.
- Pour un anti-sexisme lutte de classes - une analyse de Cécile Tavan
- Allons-nous revivre les années trente ? - un article de John Mullen sur la Crise de 1929 et ses suites
- USA: vers des lendemains qui déchantent - un article de Catherine Curran sur les projets de Barack Obama
- Bolivie : la gauche face à l'extrême droite - un article de Sebastien Carbonnel
- La crise au PCF, un article de Laurent Bauer
et bien d'autres analyses pour mieux comprendre et combattre la dictature du profit!
Dont
- De nombreux interviews et articles sur les luttes : contre la privatisation de la Poste, pour la régularisation des sans papiers, contre la casse des universités.
- Pour un anti-sexisme lutte de classes - une analyse de Cécile Tavan
- Allons-nous revivre les années trente ? - un article de John Mullen sur la Crise de 1929 et ses suites
- USA: vers des lendemains qui déchantent - un article de Catherine Curran sur les projets de Barack Obama
- Bolivie : la gauche face à l'extrême droite - un article de Sebastien Carbonnel
- La crise au PCF, un article de Laurent Bauer
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jeudi 15 janvier 2009
Questions-réponses sur le conflit entre Israël et la Palestine
Socialist Worker (Londres) répond aux questions clefs sur le rôle de l'impérialisme dans la création des guerres israélo-arabes
Quelles sont les racines du conflit entre Israël et les palestiniens?
Les origines du conflit remontent à la fondation d'Israël en 1948. Cet Etat fut construit sur la dépossession des palestiniens après une campagne de nettoyage ethnique menée par les milices sionistes. Il s'en est suivi de 60 ans d'oppression israélienne continue envers le peuple palestinien.
Le sionisme, revendiquant un foyer national juif en Palestine, a émergé en tant que mouvement en Europe à la fin du XIXéme siècle comme une réponse à l'antisémitisme croissant. Au début, seule une toute petite minorité de juifs soutint ce mouvement.
Les sionistes déclarèrent que la Palestine était « une terre sans peuple pour un peuple sans terre ». Mais il se trouve que cette terre avait déjà un peuple. « La fiancé est belle mais elle est marié à un autre homme » constatèrent deux rabbins qui visitèrent la Palestine en 1897.
Le mouvement sioniste démarra lentement. A la fin de la première guerre mondiale la Palestine comptait 56 000 colons juifs contre un million d'arabes.
Depuis le début les dirigeants sionistes se sont tournés vers les principales puissances impérialistes dans leur entreprise d'appropriation des terres. Tout d’abord cela signifia de travailler avec la Grande Bretagne qui avait fait de la Palestine sa colonie après la Première guerre mondiale. L’après Seconde guerre mondiale marqua un tournant vers les Etats-Unis.
En 1947 les Nations Unies (ONU) mirent sur pied un plan de partition de la Palestine. Celui-ci donnait 55% du pays aux colons sionistes bien qu'ils ne représentait qu'un tiers de la population et ne possédaient qu'environ 6% des terres.
Mais cela n'était pas assez. En mars 1948 les milices sionistes lancèrent une campagne de terreur afin de s'emparer d'un maximum de territoire. Ils assassinèrent des centaines de villageois arabes et organisèrent le nettoyage ethnique de 750 000 personnes.
Les palestiniens fuirent l'oppression et la pauvreté a Gaza, en Cisjordanie et dans les pays voisins. Israël revendiqua environ 80% de la Palestine historique.
Aujourd'hui la « loi du retour » permet à n'importe qui d'ascendance juive d'émigrer en Israël mais refuse tout droit au retour aux palestiniens.
Israël s'est emparé du reste de la Palestine historique en 1967, pillant dès lors Gaza et la Cisjordanie et écrasant brutalement la résistance des palestiniens et leurs organisations.
Pourquoi Israël est-il impliqué dans tant de guerres ?
Israël a été constamment en guerre depuis sa création. Il s’agit là d’un Etat hautement militarisé doté par l'Occident des armes les plus avancées, comprenant des ogives nucléaires. Israël a une des armées les plus modernes au monde malgré une population de seulement 7,3 millions d'habitants.
Ce pays a bâti sa puissance militaire pour deux raisons: maintenir sous domination le peuple palestinien et agir en tant que « chien de garde » des intérêts occidentaux dans la région. Il a fait usage de son pouvoir afin d'humilier les mouvements arabes qui menaçaient la domination impérialiste au Moyen-Orient.
En 1956 Israël s'est associé à la France et à la Grande-Bretagne pour lancer une guerre contre l'Egypte [1]. En 1967 le pays fut à nouveau en guerre contre l'Egypte ainsi que contre la Syrie et la Jordanie.
Il fut impliqué dans une autre guerre avec l'Egypte et la Syrie en 1973. Israël a envahit par trois fois le Liban, en 1978, 1982 et 2006.
Le pays a également mené de nombreuses incursions en Egypte, en Syrie et au Liban. Il a bombardé les centrales nucléaires irakiennes en 1981. Son armée a occupé le sud-Liban de 1978 à 2000 lorsque la résistance conduite par le Hezbollah l'a forcé à se retirer.
Le massacre auquel nous assistons aujourd'hui à Gaza ne sera pas la dernière guerre d'Israël. La nature coloniale et impérialiste de cet Etat va inévitablement conduire à plus de conflits, de bombes et de morts.
Pourquoi l'Occident soutient-il Israël ?
A la fin du XIXéme siècle la Grande Bretagne occupait l'Egypte et contrôlait le canal de Suez. Ce lien entre la mer Rouge et la Méditerranée était une artère cruciale pour le pouvoir militaire et économique de l'Empire Britannique.
La Grande Bretagne craignait que le développement des mouvements de résistance nationale dans le monde arabe ne menace son contrôle sur le canal. Mais la Première guerre mondiale donna l'opportunité à la Grande Bretagne de sécuriser la frontière nord de l'Egypte ainsi que le canal de Suez.
Lorsque les troupes britanniques marchèrent sur Jérusalem en 1917, le ministre des affaires étrangère Arthur Balfour a conclu un accord avec le mouvement sioniste afin de transformer la Palestine en un avant-poste colonial de l'empire.
Ainsi le gouverneur britannique de Jérusalem déclara que le nouvel Etat sioniste va servir de « petit Ulster [2] juif loyal dans un potentiel océan de nationalisme arabe hostile ».
Cette relation entre Israël et l'impérialisme occidental fut résumé en 1951 dans un fameux article du quotidien israélien Haaretz: « Israël devient le chien de garde », « il n'y a aucune crainte à voir Israël entreprendre des mesures agressives à l'égard des Etats arabes si cela entre explicitement en contradiction avec les souhaits de la Grande Bretagne et des Etats-Unis. Mais si pour certaines raisons les puissances occidentales préfèrent parfois fermer les yeux, Israël peut toujours être utilisé pour punir un ou plusieurs voisins dont le manque d'obéissance à l'Occident a dépassé les limites de l'acceptable ».
Lorsque les Etats-Unis ont remplacé la Grande Bretagne comme puissance dominante au Moyen-Orient, Israël a consciencieusement modifié son allégeance.
Israël le prouva lui-même une nouvelle fois lorsqu'il bâti les armées d'Egypte, de Syrie et de Jordanie lors de la guerre des Six Jours. Cette victoire acheva de convaincre les Etats-Unis qu'Israël peut résoudre leurs problèmes au Moyen-Orient lorsqu'ils se battaient dans le même temps pour maintenir leur domination sur le Vietnam.
Les intérêts des Etats-Unis et d'Israël sont restés entremêlés depuis cette époque. Pour chaque action israélienne il faut avoir les intérêts américains à l'esprit. Cette relation est devenu encore plus importante depuis la révolution iranienne de 1979 et le désastre américain d'aujourd'hui en Irak.
Comme la colère jaillit de nouveau dans les rues des capitales arabes, les Etats-Unis ont plus que jamais besoin d'Israël leur « chien de garde » au Moyen Orient.
N'y a t-il pas une histoire emplie de haine entre juifs et arabes ?
Beaucoup affirment que les juifs et les arabes ne peuvent jamais vivre ensemble et estiment qu'il y a une longue tradition d'inimitié entre les deux peuples. Mais pourtant ce n'est pas ce que nous montre l'Histoire.
Les racines de l'hostilité actuelle sont très modernes. Celles-ci remontent au mouvement de colonisation sioniste qui s'est emparé de la Palestine. Mais avant cela chaque capitale arabe avait une communauté de juifs vivant aux côtés de leurs voisins musulmans et chrétiens.
Les juifs ont eu un rôle important dans la vie de villes comme Jérusalem, Le Caire, Damas, Beyrouth, Rabat, Bagdad et d'autres cités arabes. Il y a des centaines de noms juifs inscrits sur le mémorial dédié aux irakiens qui sont morts en combattant le colonialisme britannique dans les années 20. Ils ont constitués une part importante de la gauche et des mouvements nationalistes arabes qui se sont développés dans la lutte contre l'impérialisme durant les années 20 et 30.
Tout cela changea après la création d'Israël. Les juifs arabes furent chassés de leurs maisons par les dictateurs et rois arabes mis en place par l'Occident. Ce processus fut d'ailleurs encouragé par Israël [3].
Ces juifs arabes devinrent des citoyens de seconde zone en Israël. Ils n’ont jamais été les bienvenues au sommet de la société israélienne. Beaucoup ont conservé leur culture arabe et cultivent le rêve de revenir un jour chez eux.
Ainsi que dans beaucoup de régions du monde, les divisions, les discordes et les haines entre les peuples au Moyen-Orient sont un triste héritage de l'impérialisme occidental.
La solution de deux Etats n'est-elle pas la meilleure que nous pouvons espérer?
Beaucoup de personnes défendent une solution à deux Etats, partitionnant la Palestine historique en deux pays, un pour les israéliens et l'autre pour les palestiniens espérant ainsi résoudre le conflit.
En surface cela peut sembler être la solution la plus réaliste. Mais à quoi pourraient bien ressembler ces deux Etats ?
La plupart des plans invoquent deux mini-Etats palestiniens sur la bande de Gaza et en Cisjordanie séparés l'un de l'autre par Israël.
Les palestiniens seraient entassés dans ces minuscules parcelles de territoire tandis qu'Israël conserverait la part du lion de la Palestine historique.
A aucun moment les millions de réfugiés palestiniens ne pourront retourner dans leurs villages. Mais la question du "droit au retour" pour toute solution juste et durable au conflit.
Ceux qui préconisent une solution à deux Etats ne peuvent résoudre la quadrature du cercle consistant à réconcilier terre et peuple. En revanche la solution a un Etat, c'est à dire un Etat multi-ethnique unifié, peut résoudre ces problèmes qui semblent insolubles.
La majorité des villages palestiniens restent vides et beaucoup sont en ruines. Ils peuvent facilement être reconstruits et rendus à leurs habitants d'origine.
Ceux qui souhaitent revenir dans les villes pourraient être facilement logés. Israël a ouvert ses frontières à des millions d'immigrants sans aucun problème. Pourquoi la même chose ne pourrait-elle pas être faite avec les palestiniens ?
La principale barrière à la solution d'un Etat unique ne relève pas de considérations pratiques mais de la nature même du sionisme. C'est mouvement qui cherche à créer un Etat uniquement juif. Un Etat unique est donc totalement incompatible avec une telle idéologie raciste.
Les palestiniens ne se sont-ils pas vu offrir leur propre Etat dans le cadre du processus de paix?
Les politiciens occidentaux et les médias aiment à présenter le processus de paix conduit par les Etats-Unis comme la seule façon d'apporter la justice aux palestiniens et la paix au Moyen-Orient.
Les accords d'Oslo, signés en 1993, étaient supposés donner aux palestiniens l'autonomie sur 17% de la Cisjordanie et 60% de la Bande de Gaza. Finalement cela devait mener à la création d'un Etat palestinien épanoui.
Le soulèvement palestinien de 1987, connu sous le nom d'Intifada, mis une grande pression sur Israël pour arriver à un accord. Mais Israël a toujours perçut la Palestine comme lui appartenant à lui seul et voulait garder le contrôle sur la plus grande partie possible du territoire.
Israël autorisa Yasser Arafat, chef de l'Organisation de Libération de la Palestine (OLP), à devenir le leader de la nouvelle Autorité Palestinienne. Il fit d'énormes concessions à Israël, qui lui permit ensuite d'avoir une police propre au nom de son peuple.
Israël conserva le contrôle des routes, ressources et de vastes zones de terres saisies en 1967. Le nombre de colons israéliens dans les territoires occupés a doublé entre la signature de l'accord de paix et l'année 2000.
Les territoires palestiniens ressemblent à des bantoustans, ces Etats noirs supposés autonomes à l'intérieur du régime d'apartheid d'Afrique du sud en réalité contrôlés par le pouvoir raciste.
Le processus de paix n'a strictement rien fait pour améliorer la vie des palestiniens. La colère à ce propos entraîna le déclenchement de la seconde Intifada en septembre 2000.
Israël retira ses colonies de la bande de Gaza en 2005 mais conserva le contrôle de l'espace aérien ainsi que des frontière terrestres et maritimes. Il a tenté de détruire la résistance en ciblant le Hamas qui a remporté les élections de l'Autorité Palestinienne en 2006.
Quel est le rôle des masses arabes ?
Toute question sur le Moyen-Orient nous renvoi sur l'impérialisme. C'est l'impérialisme qui a créé Israël et c'est l'impérialisme qui le soutient aujourd'hui.
La priorité de l'impérialisme semble être passée du canal de Suez aux champs de pétrole. Mais les grandes puissances mondiales considèrent toujours le Moyen-Orient comme « le plus gros pactole de matières première dans l'Histoire du monde », ainsi que le déclara le département d'Etat américain en 1945.
L'impérialisme a besoin d'Israël en tant que son « porte avion insubmersible » car les régimes arabes sont en constant danger d'être renversés par des rébellions populaires.
La colère parmi les gens ordinaires dans le monde arabe repose à la fois sur la manière dont sont gaspillé les revenus pétroliers par une petite élite soutenue par l'occident mais aussi la terre, l'emploi, la pauvreté et la faim.
Lors des récentes manifestations en Egypte, les manifestants ont lancés des slogans à la fois contre Israël et contre le régime d'Hosni Moubarak. Des slogans du même type ont été entendus dans les autres capitales arabes.
La plupart des au sujet de la Palestine pourrait entraîner une vague de révoltes comme celles qui ont balayé de nombreux régimes corrompus dans les années 50 et 60.
Les manifestations de masse auxquelles on assiste aujourd'hui en Egypte sont le résultat d'une double colère contre l'impérialisme et contre le régime de Moubarak. Les grèves contre les privatisations et pour un salaire minimum se nourrissent de la colère à propos de la Palestine. Cette rage entraîne à son tour davantage de grèves et des manifestations.
C'est pourquoi ces régimes craignent et haïssent les organisations de la résistance comme le Hamas en Palestine ou le Hezbollah au Liban. Toute résistance est un défi pour Israël, l'Occident et les régimes arabes.
© Copyright Socialist Worker, n°2133, 10 janvier 2009 http://www.socialistworker.co.uk/art.php?id=16790
Traduit de l'anglais par Laurent Bauer
- Notes du traducteur
[1] L’Egypte venait alors de nationaliser le canal de Suez contre l’avis de la France et de la Grande Bretagne qui en avaient le contrôle.
[2] L’Ulster est la province irlandaise toujours sous contrôle britannique, que l’on connaît sous le nom d’Irlande du nord. Afin de s’assurer le contrôle de l’Irlande les britanniques appuyèrent la minorité protestante contre la majorité catholique. La marque de fabrique de l’impérialisme est tellement marquante que les catholiques s’identifient aux palestiniens et les protestants aux israéliens.
[3] Israël cherchait et cherche toujours a établir un majorité numérique juive afin de conserver le contrôle de la Palestine. Cela explique le refus du droit au retour des palestiniens qui risquerait de faire des juifs une minorité au sein d’Israël qui ne serait alors plus un Etat juif.
Quelles sont les racines du conflit entre Israël et les palestiniens?
Les origines du conflit remontent à la fondation d'Israël en 1948. Cet Etat fut construit sur la dépossession des palestiniens après une campagne de nettoyage ethnique menée par les milices sionistes. Il s'en est suivi de 60 ans d'oppression israélienne continue envers le peuple palestinien.
Le sionisme, revendiquant un foyer national juif en Palestine, a émergé en tant que mouvement en Europe à la fin du XIXéme siècle comme une réponse à l'antisémitisme croissant. Au début, seule une toute petite minorité de juifs soutint ce mouvement.
Les sionistes déclarèrent que la Palestine était « une terre sans peuple pour un peuple sans terre ». Mais il se trouve que cette terre avait déjà un peuple. « La fiancé est belle mais elle est marié à un autre homme » constatèrent deux rabbins qui visitèrent la Palestine en 1897.
Le mouvement sioniste démarra lentement. A la fin de la première guerre mondiale la Palestine comptait 56 000 colons juifs contre un million d'arabes.
Depuis le début les dirigeants sionistes se sont tournés vers les principales puissances impérialistes dans leur entreprise d'appropriation des terres. Tout d’abord cela signifia de travailler avec la Grande Bretagne qui avait fait de la Palestine sa colonie après la Première guerre mondiale. L’après Seconde guerre mondiale marqua un tournant vers les Etats-Unis.
En 1947 les Nations Unies (ONU) mirent sur pied un plan de partition de la Palestine. Celui-ci donnait 55% du pays aux colons sionistes bien qu'ils ne représentait qu'un tiers de la population et ne possédaient qu'environ 6% des terres.
Mais cela n'était pas assez. En mars 1948 les milices sionistes lancèrent une campagne de terreur afin de s'emparer d'un maximum de territoire. Ils assassinèrent des centaines de villageois arabes et organisèrent le nettoyage ethnique de 750 000 personnes.
Les palestiniens fuirent l'oppression et la pauvreté a Gaza, en Cisjordanie et dans les pays voisins. Israël revendiqua environ 80% de la Palestine historique.
Aujourd'hui la « loi du retour » permet à n'importe qui d'ascendance juive d'émigrer en Israël mais refuse tout droit au retour aux palestiniens.
Israël s'est emparé du reste de la Palestine historique en 1967, pillant dès lors Gaza et la Cisjordanie et écrasant brutalement la résistance des palestiniens et leurs organisations.
Pourquoi Israël est-il impliqué dans tant de guerres ?
Israël a été constamment en guerre depuis sa création. Il s’agit là d’un Etat hautement militarisé doté par l'Occident des armes les plus avancées, comprenant des ogives nucléaires. Israël a une des armées les plus modernes au monde malgré une population de seulement 7,3 millions d'habitants.
Ce pays a bâti sa puissance militaire pour deux raisons: maintenir sous domination le peuple palestinien et agir en tant que « chien de garde » des intérêts occidentaux dans la région. Il a fait usage de son pouvoir afin d'humilier les mouvements arabes qui menaçaient la domination impérialiste au Moyen-Orient.
En 1956 Israël s'est associé à la France et à la Grande-Bretagne pour lancer une guerre contre l'Egypte [1]. En 1967 le pays fut à nouveau en guerre contre l'Egypte ainsi que contre la Syrie et la Jordanie.
Il fut impliqué dans une autre guerre avec l'Egypte et la Syrie en 1973. Israël a envahit par trois fois le Liban, en 1978, 1982 et 2006.
Le pays a également mené de nombreuses incursions en Egypte, en Syrie et au Liban. Il a bombardé les centrales nucléaires irakiennes en 1981. Son armée a occupé le sud-Liban de 1978 à 2000 lorsque la résistance conduite par le Hezbollah l'a forcé à se retirer.
Le massacre auquel nous assistons aujourd'hui à Gaza ne sera pas la dernière guerre d'Israël. La nature coloniale et impérialiste de cet Etat va inévitablement conduire à plus de conflits, de bombes et de morts.
Pourquoi l'Occident soutient-il Israël ?
A la fin du XIXéme siècle la Grande Bretagne occupait l'Egypte et contrôlait le canal de Suez. Ce lien entre la mer Rouge et la Méditerranée était une artère cruciale pour le pouvoir militaire et économique de l'Empire Britannique.
La Grande Bretagne craignait que le développement des mouvements de résistance nationale dans le monde arabe ne menace son contrôle sur le canal. Mais la Première guerre mondiale donna l'opportunité à la Grande Bretagne de sécuriser la frontière nord de l'Egypte ainsi que le canal de Suez.
Lorsque les troupes britanniques marchèrent sur Jérusalem en 1917, le ministre des affaires étrangère Arthur Balfour a conclu un accord avec le mouvement sioniste afin de transformer la Palestine en un avant-poste colonial de l'empire.
Ainsi le gouverneur britannique de Jérusalem déclara que le nouvel Etat sioniste va servir de « petit Ulster [2] juif loyal dans un potentiel océan de nationalisme arabe hostile ».
Cette relation entre Israël et l'impérialisme occidental fut résumé en 1951 dans un fameux article du quotidien israélien Haaretz: « Israël devient le chien de garde », « il n'y a aucune crainte à voir Israël entreprendre des mesures agressives à l'égard des Etats arabes si cela entre explicitement en contradiction avec les souhaits de la Grande Bretagne et des Etats-Unis. Mais si pour certaines raisons les puissances occidentales préfèrent parfois fermer les yeux, Israël peut toujours être utilisé pour punir un ou plusieurs voisins dont le manque d'obéissance à l'Occident a dépassé les limites de l'acceptable ».
Lorsque les Etats-Unis ont remplacé la Grande Bretagne comme puissance dominante au Moyen-Orient, Israël a consciencieusement modifié son allégeance.
Israël le prouva lui-même une nouvelle fois lorsqu'il bâti les armées d'Egypte, de Syrie et de Jordanie lors de la guerre des Six Jours. Cette victoire acheva de convaincre les Etats-Unis qu'Israël peut résoudre leurs problèmes au Moyen-Orient lorsqu'ils se battaient dans le même temps pour maintenir leur domination sur le Vietnam.
Les intérêts des Etats-Unis et d'Israël sont restés entremêlés depuis cette époque. Pour chaque action israélienne il faut avoir les intérêts américains à l'esprit. Cette relation est devenu encore plus importante depuis la révolution iranienne de 1979 et le désastre américain d'aujourd'hui en Irak.
Comme la colère jaillit de nouveau dans les rues des capitales arabes, les Etats-Unis ont plus que jamais besoin d'Israël leur « chien de garde » au Moyen Orient.
N'y a t-il pas une histoire emplie de haine entre juifs et arabes ?
Beaucoup affirment que les juifs et les arabes ne peuvent jamais vivre ensemble et estiment qu'il y a une longue tradition d'inimitié entre les deux peuples. Mais pourtant ce n'est pas ce que nous montre l'Histoire.
Les racines de l'hostilité actuelle sont très modernes. Celles-ci remontent au mouvement de colonisation sioniste qui s'est emparé de la Palestine. Mais avant cela chaque capitale arabe avait une communauté de juifs vivant aux côtés de leurs voisins musulmans et chrétiens.
Les juifs ont eu un rôle important dans la vie de villes comme Jérusalem, Le Caire, Damas, Beyrouth, Rabat, Bagdad et d'autres cités arabes. Il y a des centaines de noms juifs inscrits sur le mémorial dédié aux irakiens qui sont morts en combattant le colonialisme britannique dans les années 20. Ils ont constitués une part importante de la gauche et des mouvements nationalistes arabes qui se sont développés dans la lutte contre l'impérialisme durant les années 20 et 30.
Tout cela changea après la création d'Israël. Les juifs arabes furent chassés de leurs maisons par les dictateurs et rois arabes mis en place par l'Occident. Ce processus fut d'ailleurs encouragé par Israël [3].
Ces juifs arabes devinrent des citoyens de seconde zone en Israël. Ils n’ont jamais été les bienvenues au sommet de la société israélienne. Beaucoup ont conservé leur culture arabe et cultivent le rêve de revenir un jour chez eux.
Ainsi que dans beaucoup de régions du monde, les divisions, les discordes et les haines entre les peuples au Moyen-Orient sont un triste héritage de l'impérialisme occidental.
La solution de deux Etats n'est-elle pas la meilleure que nous pouvons espérer?
Beaucoup de personnes défendent une solution à deux Etats, partitionnant la Palestine historique en deux pays, un pour les israéliens et l'autre pour les palestiniens espérant ainsi résoudre le conflit.
En surface cela peut sembler être la solution la plus réaliste. Mais à quoi pourraient bien ressembler ces deux Etats ?
La plupart des plans invoquent deux mini-Etats palestiniens sur la bande de Gaza et en Cisjordanie séparés l'un de l'autre par Israël.
Les palestiniens seraient entassés dans ces minuscules parcelles de territoire tandis qu'Israël conserverait la part du lion de la Palestine historique.
A aucun moment les millions de réfugiés palestiniens ne pourront retourner dans leurs villages. Mais la question du "droit au retour" pour toute solution juste et durable au conflit.
Ceux qui préconisent une solution à deux Etats ne peuvent résoudre la quadrature du cercle consistant à réconcilier terre et peuple. En revanche la solution a un Etat, c'est à dire un Etat multi-ethnique unifié, peut résoudre ces problèmes qui semblent insolubles.
La majorité des villages palestiniens restent vides et beaucoup sont en ruines. Ils peuvent facilement être reconstruits et rendus à leurs habitants d'origine.
Ceux qui souhaitent revenir dans les villes pourraient être facilement logés. Israël a ouvert ses frontières à des millions d'immigrants sans aucun problème. Pourquoi la même chose ne pourrait-elle pas être faite avec les palestiniens ?
La principale barrière à la solution d'un Etat unique ne relève pas de considérations pratiques mais de la nature même du sionisme. C'est mouvement qui cherche à créer un Etat uniquement juif. Un Etat unique est donc totalement incompatible avec une telle idéologie raciste.
Les palestiniens ne se sont-ils pas vu offrir leur propre Etat dans le cadre du processus de paix?
Les politiciens occidentaux et les médias aiment à présenter le processus de paix conduit par les Etats-Unis comme la seule façon d'apporter la justice aux palestiniens et la paix au Moyen-Orient.
Les accords d'Oslo, signés en 1993, étaient supposés donner aux palestiniens l'autonomie sur 17% de la Cisjordanie et 60% de la Bande de Gaza. Finalement cela devait mener à la création d'un Etat palestinien épanoui.
Le soulèvement palestinien de 1987, connu sous le nom d'Intifada, mis une grande pression sur Israël pour arriver à un accord. Mais Israël a toujours perçut la Palestine comme lui appartenant à lui seul et voulait garder le contrôle sur la plus grande partie possible du territoire.
Israël autorisa Yasser Arafat, chef de l'Organisation de Libération de la Palestine (OLP), à devenir le leader de la nouvelle Autorité Palestinienne. Il fit d'énormes concessions à Israël, qui lui permit ensuite d'avoir une police propre au nom de son peuple.
Israël conserva le contrôle des routes, ressources et de vastes zones de terres saisies en 1967. Le nombre de colons israéliens dans les territoires occupés a doublé entre la signature de l'accord de paix et l'année 2000.
Les territoires palestiniens ressemblent à des bantoustans, ces Etats noirs supposés autonomes à l'intérieur du régime d'apartheid d'Afrique du sud en réalité contrôlés par le pouvoir raciste.
Le processus de paix n'a strictement rien fait pour améliorer la vie des palestiniens. La colère à ce propos entraîna le déclenchement de la seconde Intifada en septembre 2000.
Israël retira ses colonies de la bande de Gaza en 2005 mais conserva le contrôle de l'espace aérien ainsi que des frontière terrestres et maritimes. Il a tenté de détruire la résistance en ciblant le Hamas qui a remporté les élections de l'Autorité Palestinienne en 2006.
Quel est le rôle des masses arabes ?
Toute question sur le Moyen-Orient nous renvoi sur l'impérialisme. C'est l'impérialisme qui a créé Israël et c'est l'impérialisme qui le soutient aujourd'hui.
La priorité de l'impérialisme semble être passée du canal de Suez aux champs de pétrole. Mais les grandes puissances mondiales considèrent toujours le Moyen-Orient comme « le plus gros pactole de matières première dans l'Histoire du monde », ainsi que le déclara le département d'Etat américain en 1945.
L'impérialisme a besoin d'Israël en tant que son « porte avion insubmersible » car les régimes arabes sont en constant danger d'être renversés par des rébellions populaires.
La colère parmi les gens ordinaires dans le monde arabe repose à la fois sur la manière dont sont gaspillé les revenus pétroliers par une petite élite soutenue par l'occident mais aussi la terre, l'emploi, la pauvreté et la faim.
Lors des récentes manifestations en Egypte, les manifestants ont lancés des slogans à la fois contre Israël et contre le régime d'Hosni Moubarak. Des slogans du même type ont été entendus dans les autres capitales arabes.
La plupart des au sujet de la Palestine pourrait entraîner une vague de révoltes comme celles qui ont balayé de nombreux régimes corrompus dans les années 50 et 60.
Les manifestations de masse auxquelles on assiste aujourd'hui en Egypte sont le résultat d'une double colère contre l'impérialisme et contre le régime de Moubarak. Les grèves contre les privatisations et pour un salaire minimum se nourrissent de la colère à propos de la Palestine. Cette rage entraîne à son tour davantage de grèves et des manifestations.
C'est pourquoi ces régimes craignent et haïssent les organisations de la résistance comme le Hamas en Palestine ou le Hezbollah au Liban. Toute résistance est un défi pour Israël, l'Occident et les régimes arabes.
© Copyright Socialist Worker, n°2133, 10 janvier 2009 http://www.socialistworker.co.uk/art.php?id=16790
Traduit de l'anglais par Laurent Bauer
- Notes du traducteur
[1] L’Egypte venait alors de nationaliser le canal de Suez contre l’avis de la France et de la Grande Bretagne qui en avaient le contrôle.
[2] L’Ulster est la province irlandaise toujours sous contrôle britannique, que l’on connaît sous le nom d’Irlande du nord. Afin de s’assurer le contrôle de l’Irlande les britanniques appuyèrent la minorité protestante contre la majorité catholique. La marque de fabrique de l’impérialisme est tellement marquante que les catholiques s’identifient aux palestiniens et les protestants aux israéliens.
[3] Israël cherchait et cherche toujours a établir un majorité numérique juive afin de conserver le contrôle de la Palestine. Cela explique le refus du droit au retour des palestiniens qui risquerait de faire des juifs une minorité au sein d’Israël qui ne serait alors plus un Etat juif.
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